(Selon la théorie de l’auto-détermination)
Cette nouvelle année, le ton est donné ! L’année 2021 sera tournée vers la santé mentale !
Il est plus que temps de se relever les manches et de prendre en main notre santé !
Mais avant de commencer, j’ai une petite question pour vous :
“Êtes-vous conscient que la satisfaction des besoins psychologiques est cruciale pour votre bien-être ?”
Aujourd’hui, je vous fais découvrir une psychologie sociale du bien-être psychologique, baignée de psychologie positive !
Trois besoins qui prédisent à la fois le bien-être, la motivation et le bonheur.
C’est parti !
On ne peut pas parler des besoins psychologiques fondamentaux, sans présenter (très) brièvement, la théorie de l'autodétermination (l’un n’allant pas sans l’autre).
Cette métathéorie a été introduite par Edward Deci et Richard Ryan, deux chercheurs en sciences sociales et psychologie positive. Elle utilise à la fois les études expérimentales et les observations directes, afin de comprendre ce dont les êtres humains ont réellement besoin pour fonctionner pleinement et s'épanouir.
Elle s’appuie sur le concept que toutes personnes possèdent une tendance naturelle à l’actualisation de soi et l’intégration.
Pour le dire plus simplement, chacun d’entre nous possède une tendance innée à tout mettre en œuvre pour se réaliser au mieux, et cela, selon les conditions environnementales dans lesquelles nous évoluons.
Et nous pouvons le constater chaque jour autour de nous ! Que ce soit l’étudiant qui se dévoue corps et âme à l’obtention de son diplôme au point de plus dormir ou manger, l’athlète qui accumule des heures et des heures d'entraînement, tout en suivant un régime strict pour atteindre sa performance optimale ou encore, le chercheur dans son laboratoire qui se voue jour et nuit à la résolution d’un problème, ..
Les exemples sont nombreux et multiples, mais ils ont tous un point en commun. Ils mettent tous en valeur une facette de la nature humaine fondamentalement curieuse, dynamique, encline à découvrir et maîtriser de nouvelles techniques et au développement personnel. Bien entendu, une autre facette de la nature humaine existe également, plus sombre. Des personnes pouvant rester passivement pendant des heures devant des programmes de télévision avilissants, qui subissent leur semaine et attendent sans enthousiasme le week-end, …
Comment expliquer une si grande disparité dans la motivation humaine ?
Que ce soit le côté “sombre” ou “positif” de la nature humaine, les 3 besoins psychologiques fondamentaux entrent dans la danse :
le besoin d’autonomie,
de compétence et
d’appartenance sociale.
Ces 3 besoins ont des caractéristiques bien spécifiques (Ryan & Deci, 2000):
Ils sont innés c’est-à-dire que l’on naît avec et ils sont universels. On les retrouve donc chez tous les êtres humains, peu importe la culture, le genre ou l’âge.
Satisfaire ces besoins est considéré comme un but « naturel » de vie, nous cherchons donc tous à les satisfaire, que l’on en ait conscience ou pas.
Ces besoins et leurs satisfactions sont essentiels au développement, à l’intégrité, au bien-être et à la bonne santé de la personne.
Pourquoi parler de besoins ?
Selon Deci et Ryan (1991), les besoins sont définis comme des nutriments essentiels à la croissance, à l’intégrité et à la santé d’une entité vivante.
Prenons un exemple concret: on peut dire qu'une plante a besoin d'eau, de lumière et de minéraux spécifiques pour bien grandir et atteindre son plein potentiel. On le sait car on a observé que la croissance, la santé et l'intégrité d’une plante, sont compromises lorsque l'un de ces nutriments est manquant. En étendant ce raisonnement aux systèmes psychologiques, Deci et Ryan mettent ainsi en évidence, que chez les êtres humains, au moins trois types de nutriments sont fonctionnellement essentiels à la croissance personnelle, à l'intégrité et au bien-être.
Ces 3 nutriments sont les 3 besoins psychologiques.
Que se passe-t-il alors (chez les êtres humains), si à l’inverse, on vient contrecarrer ces besoins ?
On pourrait croire qu’en entravant ces 3 besoins, alors au lieu d’être heureux et d’être à un niveau +10 en bonheur, on serait au niveau 0, ni malheureux, ni heureux en quelque sorte … Mais ce n’est malheureusement pas ce qui se produit.
En effet, le niveau de satisfaction des besoins est relié au bien-être (+10 sur un continuum), mais le niveau de frustration de ces besoins est associé au mal-être (Chen et al., 2015).
Et contrairement à ce que l’on peut penser, le mal être n’équivaut pas à 0, il équivaut à -10.
Le mal-être n’est pas seulement le fait d’être malheureux (même si on s’entend que c’est déjà pas le fun en soi !), c’est le terreau parfait pour l’éclosion de certaines pathologies … dépression, anxiété, trouble du comportement alimentaire, …. (Bartholomew et al., 2011).
On comprend mieux l’importance d’être à l’écoute de nos besoins et de les satisfaire ...
Les 3 besoins psychologiques fondamentaux
Autonomie: Libre et authentique
Le besoin d’autonomie renvoie au besoin d’expérimenter ses propres choix et ses sentiments. C’est le fait de se sentir l’initiateur, mais aussi le responsable de ses choix et actions, ou autrement dit, l’autonomie ferait référence au besoin de l’individu d’être la cause de son action.
Qu’est ce que cela implique ?
Que nous soyons ceux qui déterminent nos actions (et non pas à cause d’une pression extérieure)
Que nos actions et choix soient connectées à nos désirs, intérêts, préférences et besoins.
Que nos comportements découlent de et expriment nos désirs et nos préférences
Pour qu’un comportement soit dit totalement autonome, il devra donc être endossé et approuvé par la personne en exerçant ce qu’on appelle plus communément, son “libre choix”.
Petite précision !
Le besoin d’autonomie implique l’appropriation personnelle de l’action que l’on pose, à ne pas confondre avec le fait d’être individualiste ou indépendant.
Compétence: Efficace et performant
La compétence réfère au sentiment d’interagir de manière efficace avec son environnement, mais pas seulement….Le sentiment d’être compétent inclut aussi de prendre en charge (d’assumer) les effets de nos actions, qu’ils soient positifs ou non.
Le fait de se sentir compétent pour accomplir les choses que l’on souhaite faire, sentir que l’on a les capacités nécessaires et que l’on sera en mesure de le faire, que l’on pourra croître et s’améliorer …
C'est ça le besoin de compétence !
Appartenance sociale: Connecté et aimé
Le besoin d’appartenance (aussi appelé d'apparentement) fait référence au sentiment d’être en relation proche avec d’autres personnes et de se sentir en sécurité dans ces relations (Deci et al.,1995).
Ce besoin implique le sentiment d’appartenance et le sentiment d’être relié à des personnes qui sont importantes pour soi.
Donc, développer des relations significatives et satisfaisantes avec d’autres personnes, se sentir accepté, compris et soutenu ….
C’est ça le besoin d’appartenance sociale !
Quelles sont les implications des 3 besoins psychologiques ?
La théorie de l’auto-détermination propose une psychologie sociale du bien-être psychologique.
Car le fait de préciser quels sont les besoins psychologiques fondamentaux, permet non seulement de définir le minimum requis pour que toute personne soit en bonne santé mentale, mais aussi ce que l’environnement doit fournir pour qu’elle grandisse et se développe psychologiquement.
En effet, l’environnement ou le milieu dans lequel on évolue peut tout aussi bien faciliter la satisfaction de ces besoins et donc le bien-être d’une personne, comme elle peut tout autant l’entraver.
Alors comment notre milieu peut-il nous aider à satisfaire nos 3 besoins psychologiques ?
Notre environnement & le soutien de la satisfaction de nos besoins
Soutenir l’autonomie
L'environnement détermine en grande partie notre sentiment d’autonomie et les milieux qui soutiennent l'autonomie :
nous encouragent à fixer nos propres buts,
à diriger notre propre comportement,
à choisir nos propres méthodes pour résoudre les problèmes et, fondamentalement,
à poursuivre nos propres intérêts et valeurs.
Soutenir la compétence
Un environnement qui soutient notre besoin de compétence offre:
Un défi optimal, c'est-à-dire un défi qui s'inscrit et soit en adéquation avec nos compétences. Par là, j’entends que le défi ne doit pas dépasser ou l’emporter sur la compétence, car être” sur-défié” ( défi plus grand que la compétence) entraîne des inquiétudes, voire de l’anxiété. A l'inverse, être “sous-défié” ( défi plus petit que la compétence) entraîne de l’ennui, et de l’indifférence. Le parfait dosage est donc un défi qui correspond à la compétence mise en œuvre, pour que la concentration, l’implication et le plaisir soient de la partie et augmentent !
Une structure optimale, ou pour le dire autrement, une communication claire de ce que l'environnement attend de nous pour qu’on atteigne les résultats souhaités ou attendus.
Et une rétroaction positive sur le défi achevé afin de pouvoir faire notre propre évaluation de notre niveau de compétence perçu
Soutenir l’appartenance sociale
Pour satisfaire ce besoin, les relations sociales dans lesquelles nous sommes impliquées doivent comporter :
de la compassion,
de la sympathie,
ainsi que l'acceptation et la valorisation.
Mais attention, cela va bien au-delà du fait de “prendre soin” d’une personne ou de l’aimer !
Les relations qui satisfont profondément le besoin d'appartenance sont celles qui sont imprégnées de la connaissance que notre “véritable soi”, autrement dit, que notre authenticité ait été vue et ait de la valeur aux yeux d'une autre personne. C’est ce qu’on appelle aussi “être aimé pour soi”.
Maintenant, vous allez peut-être me dire :
“‘c’est bien beau de parler d’environnements qui soutiennent nos besoins psychologiques, mais en ce moment notre environnement, c’est le COVID !”
Alors, qu’en est-il de nos besoins psychologiques en contexte de pandémie mondiale ?
Comment la pandémie a-t-elle affecté les besoins psychologiques de base, essentiels au bien-être ?
On s’entend que maintenir la satisfaction des 3 besoins psychologiques se complique et principalement en raison des mesures préventives impliquant la distanciation sociale et la quarantaine complète, qui toutes deux, impactent négativement notre bien-être (Brooks et al., 2020).
Le fait aussi, d'obliger les gens à rester à la maison et de ce fait, de ne pas leur laisser le choix, a entraîné une moindre satisfaction du besoin d'autonomie, voire même une frustration de ce besoin (Calvo et al., 2020).
Pour en rajouter une couche, les mesures sanitaires (fermeture des boutiques, restaurants, cinémas, …) ont laissé de nombreuses personnes sans emploi ou travaillant dans un environnement de travail non-naturel (par exemple, travail à la maison) et des étudiants qui ne peuvent s’appuyer que sur des cours en ligne. Toutes ces circonstances peuvent directement affecter la satisfaction du besoin de compétence.
Quant à la satisfaction relative à l’appartenance sociale, elle peut être davantage satisfaite qu’auparavant, du fait de rester à la maison avec sa famille. Mais elle peut aussi être davantage contrariée, car rester à la maison pendant la pandémie n'était pas un choix personnel (choisi de manière autonome), et empêche aussi d'établir des relations étroites avec d’autres personnes (qui indique la satisfaction de l’appartenance sociale).
Mais une chose est sûre !
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