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La respiration : le lien entre le corps & l'esprit


Il est temps de considérer l’esprit et le corps comme deux faces d’une même entité

Des années durant, on s’est demandé comment l’esprit pouvait communiquer avec le corps et inversement… Méditation, auto-hypnose ou encore yoga, il existe différentes pratiques psychocorporelles pour se connecter à notre corps.

Psychocorporelle ? Quèsaco ?

Les pratiques psychocorporelles utilisent le corps pour soulager l’esprit.

Le fait que le corps puisse venir guérir l’esprit n’est pas une idée qui date d’hier, mais ce n’est qu’en 1930 que ce terme a été introduit. C’est Wilhelm Reich, élève de Freud, qui note que tout souvenir douloureux ou expérience émotionnelle traumatique sont refoulés dans l'inconscient et enregistrés par le corps en des contractions musculaires, formant ainsi une véritable « cuirasse musculaire ».

Cuirasse musculaire …. le terme est bien choisi !

Ne vous êtes jamais senti courbaturés, contractés ou encore tendus physiquement à cause d'un stress ?

Bien-sûr que oui, nous avons tous expérimentés l’influence de l’esprit sur le corps …. et pourtant on a tendance à considérer que le corps et l’esprit sont deux entités opposées. Bizarre non … cette tendance à dissocier ou hiérarchiser le psychologique et le somatique, le corps et le mental, ce qui est matériel de ce qui est spirituel ?

Esprit et corps sont deux faces de la même entité ! L’un est l’autre travaille de concert et s’influence mutuellement sans cesse.

Mais alors quel est donc ce fameux lien entre corps et esprit ?

LA RESPIRATION !


Notre respiration est le lien par excellence entre corps et esprit, régulée par nos émotions,


devenant plus rapide quand on est stressé ou plus lente en cas de relaxation, la respiration est la SEULE fonction végétative que nous pouvons contrôler VOLONTAIREMENT !

Essayez donc de contrôler votre fréquence cardiaque, votre digestion ou encore votre température !

Et si je vous demandais de contrôler la température de votre corps ici et maintenant ?

Nous pouvons donc contrôler notre respiration et cela sans faire d’effort particulier.

En la régulant, des effets positifs apparaissent un peu comme « par magie », pas surprenant donc que tant de techniques relaxantes commencent par cette phrase bien connue :

« Prenez une profonde inspiration »

 


Pourquoi la respiration ?

Le cerveau est très imparfaitement multi-tâche (Similowski, 2019)

Bon commençons par le commencement !

Tout d’abord, le simple fait de se concentrer sur sa respiration (avant même de vouloir la moduler) est une très bonne chose pour nous en règle générale !

Je m’explique ! Nous passons nos journées en mode multitâche : appels, courriels, réunions, imprévus, …. et là ce n’est que le travail ! Se rajoute à cela nos fameux appareils électroniques : messages, notifications, événements, appels encore … ça ne s’arrête pas ! Notre cerveau n’ait pas conçu pour tenir une telle cadence, d’où certains de nos décrochages attentionnels, mais il le fait tout de même ! On continue de gérer différentes tâches en même temps, on court après le temps et en vient inévitablement le moment où l’on se perd.

Donc demander à notre cerveau de se focaliser sur une seule chose (ici la respiration) est un très bon entrainement et notamment pour augmenter notre conscience de soi !

Comment se focaliser sur notre respiration augmente notre conscience de soi ?

Lorsque l’on se concentre sur notre respiration, plusieurs aires cérébrales augmentent leurs activités et se synchronisent, c’est-à-dire, travaillent ensemble à un même but. Et ce n’est pas n’importe quelles aires cérébrales ! On parle ici, d’aires impliquées dans les émotions, la mémorisation, la conscience et … la conscience de soi (cortex cingulaire antérieur, cortex pré-moteur, hippocampe et insula) (Herrero et al., 2018)


Maintenant, si on allait plus loin ou moins loin et qu’on s’intéressait aux poumons ?

 

Les poumons ? Ils ont tout de même leur mot à dire dans cette histoire !

En se gonflant à bloc d’air, les poumons stimulent un nerf spécifique qui est au cœur de nombreuses recherches !

Mais avant d’en arriver à ce fameux nerf et aux poumons, vous le saviez peut-être déjà, mais nous disposons de deux systèmes : le premier est dit sympathique et le second para-sympathique. Quand nous devons fuir une menace, c’est l’axe sympathique qui nous permet de prendre nos jambes à notre cou, après cette petite course, le corps a besoin de revenir à un rythme plus calme et de ralentir, c’est là que l’axe para-sympathique rentre en scène avec le nerf vague qui est son acteur principal (la star de notre film)

Qui dit ‘RESPIRATION’ dit ‘POUMONS’

C’est quoi le lien avec les poumons ?

Et bien parce que nous possédons tous un nerf vague (au total, nous avons 12 nerfs crâniens), à chaque inspiration, nos poumons se remplissent d'air et se gonflent. Heureusement pour nous et pour nos tissus pulmonaires, le gonflement de nos poumons n'atteint jamais son volume maximal (ça serait dangereux) et cela grâce au nerf vague qui contrôle ce mécanisme. À chaque fois qu'une inspiration est profonde et entraine un gonflement pouvant atteindre le volume maximal des poumons, le nerf vague met les deux pieds à terre (j'adore cette expression) et stoppe le gonflement des poumons.

Une profonde respiration stimule directement le nerf vague qui va sécréter un neuromédiateur (ou substance chimique), l’acétylcholine qui est envoyée au cœur et a pour effet de ralentir son rythme…

Vous voyez ou je veux en venir ?

Votre rythme cardiaque diminue, vous vous relaxez progressivement... pendant ce temps là, votre cerveau continue de travailler. Le cortex cingulaire antérieur, le cortex pré-moteur, l'hippocampe et l'insula se synchronisent, vos émotions se régulent, votre conscience et conscience de vous-même augmente.


Un processus complexe, mais laissez donc votre esprit et corps travailler et vous.... relaxez-vous


 

Références :

  • Herrero, J. L., Khuvis, S., Yeagle, E., Cerf, M., & Mehta, A. D. (2018). Breathing above the brain stem: volitional control and attentional modulation in humans. Journal of neurophysiology, 119(1), 145-159.

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